Logements quai Henri IV – Paris IV

programme : ensemble immobilier de 162 logements

maîtrise d’ouvrage : COGEDIM

architecte : ECDM architectes – chef de projet : Boris Girin

lieu : Quai Henri IV, Paris IV

superficie : 12 000 m² SHON

coût : 28 M€ HT

concours 2010

Nous sommes en présence de deux contextes, deux territoires, deux programmes, deux concepteurs. Cette multiplicité de deux, structures bicéphales, contrastes binaires, nous avons voulu les saturer, les caractériser, et en même temps les fondre dans une proposition synthétique où les limites, les entredeux sont toujours singulières. Il n’y aura donc pas de superposition de limites mais enchevêtrement de celles-ci.

Coté Seine / coté jardin

Il y a d’abord la rue et le cœur d’ilot. Deux paysages singuliers, deux qualités qui ici deviennent extrêmement contrastés du fait de la proximité du quai et de la Seine, de l’appartenance à un paysage exceptionnel. Il y a donc une façon d’habiter la Seine et une façon d’habiter le cœur d’ilot radicalement différentes. Notre proposition est de valoriser chacune d’entre elles sans chercher à homogénéiser par un petit dénominateur commun la spécificité de chacune mais en révélant radicalement les qualités qui leur sont propres. Au quai: la vue, Paris, la Seine, le ciel ; au cœur d’ilot : le calme, les jardins, les épanelages parisiens ; et commune aux deux : une situation géographique hyper-privilégiée. Sur les quais, plein sud, les logements sont largement vitrés, systématiquement prolongés par un balcon de 2 mètres de large. Dans un travail sur les usages, la thermique et la phonique, ces balcons peuvent se clore par des panneaux de verre sans cadre à l’instar des façades des terrasses des cafés. Protégées du bruit, plein sud, bénéficiant de l’effet de serre, ces surfaces deviennent de véritables pièces verrières suspendues dans le paysage. L’ensemble du volume est revêtu d’une pierre grise du Hainaut bouchardée pour former une masse sculptée entaillée de larges baies. La pierre vient encadrer parfaitement les parties vitrées. Il en résulte un travail de contrastes entre pleins et vides. Les baies sont larges, hors d’échelle– mise en scène d’un luxe évident : la vue. Les deux derniers niveaux, gabarit oblige, sont en retrait. Au dernier étage, plus de terrasse mais un escalier en pierre déployé sur tout le linéaire de la façade, aux contremarches ajourées, volume caractérisé percé de large baies hors d’échelle. Cet escalier mène à la plage, à un vaste desk de pierres et de plantes, espace de liberté ouvert sur tout Paris pour des gens qui savent vivre. Au niveau du sol, sur rue, pas de logements mais des services et une large faille ouverte sur 2 niveaux, sur environ 6 mètres pour former un large porche articulant le quai et le cœur d’ilot, un large porche par lequel l’ensemble des résidents passent pour accéder chez eux. Une large fenêtre urbaine, un cadrage donné à tous comme un magnifique accès. Depuis les quais, la profondeur de l’ilot est donnée à voir, la complexité de la ville est développée en profondeur, le jardin intérieur est offert au passant : un porche, une faille allongée, une valeur d’échanges entre la ville et des résidents privilégiés, un trait d’union pour l’ensemble des résidents.

Passé la clôture de verre, le calme, le silence, un jardin sauvage, saturé de chlorophylle, de plantes proliférantes, de végétaux grimpants, de persistants au travers duquel on se fraie un chemin pour accéder jusqu’aux logis. Les bâtiments sont de formes singulières, sculptés par l’esthétique du PLU, par la beauté des prospects et des formules de retrait. Il en résulte des volumes improbables que nous sculptons comme des masses libres, pour révéler des logements atypiques, singuliers. Habiter Paris, c’est la chance d’habiter une complexité, une densité, une interpénétration, une histoire ou des histoires. Habiter le cœur d’ilot, c’est appartenir à la concrétion, à ce processus complexe qui fait la ville et que nous vous livrons pratiquement brut, telle une pépite ; une pépite d’inox matelassé façon motif Chanel sur laquelle se reflètent, se réfléchissent les avoisinants, les jardins, le végétal.

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

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