Programme : construction d’un ensemble immobilier comprenant 44 logements en accession, 55 logements locatifs sociaux, et des locaux d’activités
Maître d’ouvrage : BNP Paribas Immobilier
architecte : ECDM architectes – chef de projet : Kim Kikyun, Sabine Wildrath
Localisation : ilot J2, ZAC de la Confluence, Lyon (69), France
Superficie : 7 270 m² SHON
Coût : 11.7 M€ HT
Concours : 2013
Livraison : 2017
2 places pour un contexte
Le plan d’aménagement prévoit de légers décalages entre les deux rives de la rue Denuzière. Le classique jeu de vis-à-vis est ainsi perturbé par un subtile décalage. L’organisation est bien géométrique, déclinée du cardo decumanus structurant l’organisation de Lyon, mais une vibration entre les pleins et les vides est proposée afin d’ouvrir, d’élargir la rue tout en conservant une grande rigueur géométrique.
Cardo
C’est de l’analyse de ce contexte dont nous partons pour définir ce que pourrait être une émergence locale, un bâtiment de 35 m dans un environnement au vélum constitué situé 10 m plus bas. Une verticalité autour de laquelle s’enroulent et s’enchevêtrent des vides composés de places et de jardins, d’une aiguille au milieu d’une large place, d’un plan horizontal venant se lover et se glisser entre et sous les constructions pour rejoindre plazza, espaces publics, vides urbains et jardins privés. Il s’agit de réaliser un continuum du plan de la ville, où espaces publics et jardins privés se prolongent pour dilater l’espace, les perspectives, l’épaisseur de l’ilot. La vue passe, les vues glissent. Le plan horizontal est donc organisé autour d’un axe, un pivot que l’on souhaite fin et élancé. Pour se faire, un volume vertical fragmenté en trois volumes, trois verticalités est érigé en lieu et place d’une centralité, déclinaison sur un même thème d’une tour réduite à un logement par niveau, de villas singulières posées les unes sur les autres. Il ne s’agit pas de logements collectifs, mais d’un collectif de villas. Pour cette position hors du commun de la ville, où vue, intimité, ensoleillement, lumière sont tellement accessibles, nous avons voulu des villas, des territoires où l’habitat est intimement mêlé à son environnement, où le logement est prolongé par des jardins suspendus, des interfaces qui démultiplient l’habitat et sa capacité d’échanges avec son milieu. Ainsi la minéralité des noyaux disparait derrière l’enveloppe légère de jardins d’hiver, de serres aux parois de verre formant un fin voilage autour de larges balcons. Dès les premiers rayons de soleil, la superficie du logement et dédoublée.
Toutes les façades sont principales
J’habite le centre de la place et, dès que l’on s’élève de quelques niveaux, apparait un large paysage sur 360°. Nous avons donc une émergence aux quatre façades principales, ouvertes vers le sud et la vallée de la Saône à l’ouest, mais également sur la vielle ville au nord, sur la plaine à l’est. L’intérieur de l’ilot est donc réalisé comme une façade majeure et le vis-à-vis avec le logement social traité avec dignité.
Sud-Ouest : Confluent du Rhône et la Saône
Sud-Est : Eglise Saine Blandine, la Rhône
Nord-Est : Gare Perrache, ancienne prison, Vieux Lyon
Ouest : Berge de la Saône, les Balmes
Des Villas superposées
Nous mettons en œuvre dans le skyline de la Confluence une silhouette dessinée par le contour de trois tours élancés. Cette volumétrie contient de grandes maisons comme autant de logements singuliers, la notion de surface, d’évolutivité, d’adaptabilité sont au centre de notre réflexion. Il s’agit non seulement de se loger mais aussi de mettre en œuvre des connivences entre un chez soi et des espaces extérieures, de générer des valeurs affectives que les résidents entretiendront avec leur résidence, de créer une histoire singulière que chacun pourra s’attribuer, de proposer des services, des espaces complémentaires aux logements. Le logement est un espace de liberté, chaque entité permet des modes de vie choisis propre à chacun des habitants. Le logement a toujours été un lieu de refuge, de réception, de souvenir… mais aussi un espace d’épanouissement dans lequel on se projette. Il s’agit dés lors de mettre en œuvre des valeurs propre à notre époque.
Extensions
Les surfaces annexes sont plus que jamais articulation entre intérieur et extérieur, entre le logement et son environnement ; aussi doivent-elles être généreuses. Nous voulons proposer les qualités d’une maison, surfaces extérieurs, transportabilité, intimité avec les avantages de la ville, proximité des services, vue, facilité d’entretien. Le choix fondamental et structurant du projet est d’offrir à tous les logements de larges surfaces d’extension, avec une architecture qui permette que 100 % des logements soient prolongés par des espaces semi-extérieurs généreux sous forme de loggias, balcons, d’une surface allant de 20 à 100% de la surface du logement. Ces surfaces extérieures sont une articulation généreuse entre intérieur et extérieur, entre le logement et son environnement. Il s’agit là d’un luxe premier constituant les façades. Ce qui est donné à voir est une recherche d’équilibre entre intérieur et extérieur. Les balcons ne sont pas seulement des surfaces extérieures, mais des espaces caractérisés. De vastes jardinières de différentes tailles permettent de fleurir la résidence et de donner de l’intimité aux logements, le garde corps peut servir de rangement, d’assise ou de jardinière. Ces espaces extérieurs généreux, véritables espaces de liberté permettent de démultiplier les surfaces privatives, dans une recherche d’harmonie entre un univers urbain et une idée volontaire de la place de la nature dans l’habitat.
Chaque logement est conçu comme une villa, chaque villa comme un espace intime et singulier
Les qualités singulières du site sont l’occasion de repenser une mise en relation entre le paysage et des modes d’habiter. Le projet envisage chaque logement comme une villa superposée, largement ouverte sur son environnement, prolongée par de vastes surfaces extérieures. La volonté d’échanges entre le bâti et le paysage est une préoccupation structurante de notre projet. Il s’agit là d’un luxe premier que constituent en tant que telles les façades de notre opération. Ce qui sera donné à voir est une recherche d’équilibre entre intérieur et extérieur, entre habitat et environnement. Vivre dans un paysage. Etre à la fois dans la ville et dans le grand paysage, bénéficier de l’urbanité et de ses services, évoluer dans un environnement ouvert.
Le logement est espace de liberté
Nous sommes convaincus que la flexibilité et la capacité de redécoupage, en favorisant des appropriations multiples et diverses, permettent une meilleure capacité d’adéquation des espaces aux différents modes d’habiter et à l’évolution des besoins d’une famille dans le temps. Cette volonté de promouvoir des logements familiaux en accompagnant leur évolution et leur capacité à être « customisés » est au cœur du projet que nous vous proposons. Ainsi que le logement peut réellement être espace de liberté.