ZAC Seguin – Boulogne Billancourt (92)

programme : réalisation d’un groupe scolaire et d’un gymnase

maître d’ouvrage : SAEM Val de Seine Aménagement

architecte : ECDM architectes – chef de projet : Pauline Le Fur

localisation : macro-lot A4 Est, ZAC Seguin-Rives de Seine, Boulogne-Billancourt (92)

superficie : 6600 m² SHON

coût : 12.5 M€ HT

concours 2010

La réalisation du groupe scolaire et gymnase est l’occasion de repenser un milieu, de mettre en place un biotope, de retrouver les composantes d’un éden perdu. Notre proposition est donc avant tout paysagère : l’architecture et le programme sont asservis à la mise en œuvre d’un paysage, à la définition d’un cadre de vie. Il s’agit de répondre aux nouvelles attentes quand nous voulons les services de la ville et les avantages de la campagne. Notre projet se trouve en équilibre entre la production d’une géométrisation architecturale de l’espace conçue à partir de la géométrie euclidienne pour définir les caractéristiques de l’espaces rationnels des programmes d’enseignement, et le déploiement d’un principe narratif dont le fil conducteur est l’évocation de la place de la nature dans la ville développé à partir d’éléments naturels et par essence évolutifs. Par-delà les considérations environnementales qui sous-tendent notre travail, il y a une réflexion sur l’incertitude, sur l’acceptation de perte de pouvoir sur ce qui touche à la nature et à ses phénomènes incertains. Il en résulte un abandon de la volonté de contrôle total de toutes les composantes d’un paysage organisé autour de l’idée du naturel. Travailler avec la nature, c’est mettre en scène de l’impondérable, des événements inattendus. Nous vous proposons donc deux approches croisées : l’une rationnelle portant sur la mise en œuvre d’un programme scolaire, l’autre portant sur la mise en œuvre d’un équilibre d’éléments naturels, d’un devenir que nous ne contrôlons pas complètement et sur lequel nous pouvons seulement influer. Il y a donc un projet architectural dessiné, mis en œuvre de techniques et de contraintes, et un projet itératif, incertain, mouvant, libre, principe narratif autour de l’idée de la nature.

Une échelle humaine

Le travail sur un principe de nature nous oblige à repenser la notion d’échelle car le vivant a toujours son échelle appropriée. Il y a d’abord un effacement de la prégnance du bâtiment au profit d’un paysage ; les matériaux des façades sont bruts, rugueux, ponctués de cavités, de matière, de « physiqualité » avant tout, constituées de matériaux naturels, primitifs en béton de terre. Le projet du groupe scolaire associé au gymnase peut se lire comme une composition organique enroulée autour d’un vide matriciel qui viendrait exactement se positionner dans la zone destinée à recevoir le plus de lumière, à fédérer les programmes scolaires. Édifice retourné comme un gant : largement ouvert sur sa cour intérieure et entretenant une distance par rapport au monde cosmopolite de la rue par un mur plus opaque et rugueux, en tranche de bois équarri.

Des façades monolithiques et protectrices

La volumétrie du projet est scindée en deux blocs, deux éléments simples, bruts. L’un s’apparente à une motte de terre arraché au terroir, masse de béton de terre. Il contient le gymnase, l’espace restauration et les classes de l’école élémentaire. C’est un volume sculpté, révélant la densité de la matière à la minéralité affirmé, avec un aménagement en son sein quasi troglodyte. L’autre, plan, allongé, est une enceinte, une palissade de bois équarri. Le bâtiment est ceinturé par des noues, par une frange de l’espace public incertaine légèrement humide, colonisée par des plantes captant les eaux pluviales. Cette limite naturelle instaure une distance, un filtre végétal entre la ville et un lieu qui requiert intimité et calme. En toiture, l’eau de pluie est captée par les surfaces végétales, sur les façades elle accroche le relief la texture rugueuse de l’enveloppe, permettant l’émergence de mousses et de plantes opportunistes. Les façades sont colonisées par des amorces d’habitat, des reliefs, cavités, des failles aptes à accueillir des insectes et volatiles.

Le programme s’articule autour de 3 grandes entités : le groupe scolaire avec l’école maternelle et l’école élémentaire et enfin le gymnase. L’école maternelle est de plain-pied, organisée autour d’une vaste cour ceinturée par les salles d’enseignements. Il en résulte un univers protecteur, complètement déconnecté des contingences de la ville pour former un lieu intime organisé par le vide et la lumière. Les aires de travail et de détente forment un tout, leurs complémentarité fait sens dans la définition d’un territoire dédié à la pédagogie. L’école élémentaire située en étage est desservie par un large escalier en pente douce. Les espaces d’enseignement viennent s’adosser au volume du gymnase, chaque classes est individualisée, identifiée en façade. Le gymnase, sur deux niveaux, développe son grand volume libre au creux de la motte de terre, s’ouvrant par une grande fenêtre horizontale, source de lumière du nord, idéale pour l’usage sportif.

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 

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