Programme : reconversion du site industriel des chocolats Weiss en un ensemble immobilier comprenant des logements, bureaux, hôtels et commerces
Maître d’ouvrage : Vinci + Groupe Cardinal
Architecte : ECDM Architectes – Chefs de projet : Boris Girin, Noelia Gonzalez et Beatriz Sahuquillo Gandara
Mission : mission complète d’Architecte – Mandataire
Équipe : BE Matte (Structure et Fluides) / Cyprium (Économie) / Acouphen (Acoustique) / Global (OPC)
Photographe : Salem Mostefaoui
Localisation : ZAC Châteaucreux, Saint-Étienne (42), France
Surface : 35 000 m² SHON
Coût : 40 M€ HT
Livraison : 2020
Labels environnementaux : NF Logement / BBC Effinergie / RT2005
Concourir à une nouvelle polarité dans le paysage
Située face à la gare de Saint-Étienne, en bordure de l’esplanade de France, l’opération constitue une articulation entre des quartiers et des horizons multiples, un point bas dans la topographie de Saint-Étienne se devant d’impulser un parcours privilégié vers le centre ville. Cette situation exceptionnelle combinée à la mise en œuvre d’une mixité de programmes caractéristiques des centres urbains attractifs confère au projet un statut spécifique dans la construction de la ville.
Le projet s’inscrit dans une pensée contemporaine de la production de la ville qui induit la mise en œuvre de rythmes, d’activités et usages multiples concourant à la réalisation d’un environnement moins linéaire, apte à évoluer, impulser, muter. L’enjeu est d’imbriquer la composante fortement tertiaire du quartier dans une dynamique urbaine plus complexe, faite d’assemblages et d’imbrications propres à la centralité de villes attractives et vivantes. Ainsi le projet propose un aménagement ouvert, initiant des continuités et des filiations, mettant en relation des polarités et des panoramas, pour associer et connecter plaine et collines, ville basse et ville haute.
Composition topographique
Dans un premier travail sur la consommation du territoire et son utilisation, nous avons élaboré un volume sculpté, défini à partir de la relation à une ville étendue et structurée par de multiples cadrages et découpages de l’horizon. Le volume initial se déforme, se scinde en trois volumes compacts, libérant des failles visuelles, une multiplicité de plans et volumes et deux axes minérals. Le travail sur le volume, sur le modelé se décline ici de façon spécifique pour aboutir à la création d’une nouvelle topographie. C’est donc un aménagement réellement ouvert, parcourable et animé qui est proposé, un espace organisant des spécificités de programmes multiples, à même de dialoguer et de travailler entre eux et avec la ville pour mieux l’animer et la valoriser. Les questions de la densité, de la masse, des vides et des pleins sont ici centrales, le grand paysage stéphanois ayant cette spécificité qui fait qu’ici plus qu’ailleurs, les vues et perspectives se prolongent, traversent, englobent.
C’est un travail sur l’extrusion qui permet de définir un cœur d’îlot parcourable, fédérateur, habité, qui participe pleinement de la topographie de la ville. C’est un espace de promenade ouvert sur le grand paysage et donné à voir depuis les alentours comme un modelé paysager en continuité du territoire.
Une mixité organisée
Les rapports du projet avec l’espace public et le sol sont confondus en une proposition paysagère dans laquelle les espaces d’interface à vocation commerciale, de restauration et de services, sont disposés sur la périphérie, en liaisons directes avec l’espace public. A l’angle de la parcelle, ces plissés deviennent un large escalier qui transforme l’esplanade en une agora ouverte. Le long de l’avenue Denfert-Rochereau, accompagnant un trajet privilégié vers le centre ville, ce socle se soulève pour ménager un linéaire de commerces et de services. L’hôtel s’implante à l’extrémité de ce linéaire. L’angle est tenu par la volumétrie rigoureuse de l’ouvrage, son hall clairement affirmé articulant deux façades de même facture et retournant à RDC les commerces en implantant une brasserie sur la façade sud.