Programme : centre de formation EDF “Campus Saclay” comprenant : 70 salles de formation, 3 grandes salles modulables, 3 000 m² de halles de formations techniques ENEDIS/DPI, 270 chambres individuelles, un restaurant de 300 places, une salle de fitness, une salle de détente, une médiathèque/cyberespace, une salle d’exposition de 450 m², un terrain pédagogique de poteaux électriques en extérieur, un parking de 450 places et un grand jardin
Maître d’ouvrage : EDF Sofilo
Architecte : ECDM Architectes – chefs de projet : Jérémy Bernier et Beatriz Sahuquillo Gandara
Mission : mission complète d’Architecte – Mandataire
Équipe : Calq Architecture / JPM Cofer / Thor / Mazet & Associés / Aptec MO / Setec TPI / Ac2r / VP Green / C&E / Labeyrie / Acoustique Vivié et Associés / Cigüe
Photographe : Jérémy Bernier (ECDM) et Schnepp Renou
Localisation : Plateau de Saclay (91), France
Surface : 25 000 m² SHON
Coût : 75 M€ HT
Livraison : 2015 (24 mois de travaux)
Labels environnementaux : HQE et BREEAM excellents
Urbanité rurale
La réalisation d’un bâtiment dans le projet d’aménagement de Paris Saclay est une occasion unique pour constituer un des jalons du futur pôle d’excellence constitué sur le plateau. La spécificité du site, ses qualités présentes et en devenir en font un territoire d’avant-garde stimulant.
Le paysage est le point de départ d’un projet pensé avec le sentiment obsessionnel d’être entouré par la nature. Le vide de construction domine, l’espace est large, distendu. La consommation du territoire est ici centrale quand se répandre serait banaliser le support. Notre travail premier est de donner de la valeur à l’abondance d’espace. Aussi nous avons souhaité mettre en scène, donner à voir cette économie de consommation de territoire en proposant une architecture compacte, une volumétrie qui s’efforce de consommer avec modération un territoire de grande valeur. Ici la richesse c’est l’espace. Il s’agit donc d’un bâtiment conscient de son foncier, aussi précautionneux de son site que s‘il avait été pensé dans un environnement rare et dense. La densité, la pression ici, c’est le paysage qui fédère et sature l’architecture. Nous sommes en présence d’une ruralité-urbaine, d’un aménagement paradoxal qui voudrait que l’on ait les avantages, les caractéristiques de la ville et de la ruralité en un même lieu.
Il en résulte un projet dense compact, une volumétrie qui fédère la diversité du programme. Le bâtiment est traité comme un ilot cadré par des ilots de verdure, un bâti s’inscrivant parfaitement dans un territoire géométrisé. L’organisation de notre plan masse participe à la structuration d’un paysage, un cluster ou les constructions ne sont pas des objets solitaires mais les éléments d’un tout. Nous travaillons dans une logique d’ilot, ilot bâti répondant à des ilots plantés dans un travail où les plantes constituent des masses, des ensembles au même titre que le construit.
La nature n’est donc pas un entre-deux mais un contraste. Il y a donc un campus organisé dans une unité de lieu, une entité non fragmentée mais organisée en strates, se développant dans un système de repérage simple qui donne unité et lisibilité à chacun des programmes. Des masses construites répondent à des masses végétales à l’intérieur d’un territoire géométrisé, fait d’alignements, de tracés viaires, de perspectives dans une logique de ville, dans une logique d’urbanité végétale, d’un paysage urbain proposant un nouvel équilibre entre minéral et végétal.
Destination
C’est un lieu de destination dont il s’agit, un lieu qui possède et cadre sa propre temporalité. Aussi la question du temps organise le propos architectural. L’idée de contenance, d’intermède où l’on vient passer de quelques jours à quelques semaines nous oblige à qualifier fortement un moment qui doit rester comme une expérience singulière, un passage qui ne se banalise pas. Lieu de destination, le campus met à distance le quotidien pour mieux concentrer le propos du stage. Le campus met à distance le cadre de travail, la famille, les habitudes en définissant un environnement, un cadre de vie que chacun doit pouvoir s’approprier.
Il y a une intériorité profonde, dense, que nous souhaitons mettre en scène, une architecture proposant une sociabilité inscrite dans la culture de l’entreprise. Aussi notre proposition porte plus sur la définition d’un cadre de vie collectif qui doit rester sans équivalent dans la vie quotidienne.
Ce travail sur le temps, sur des séries d’épisodes traversés dans un moment et un espace définis font du campus un vaisseau, un contenant, un lieu d’aventure. Plus que le luxe, c’est la mise en œuvre de valeurs partagées qui constitue une ambiance extraordinaire, un marqueur des passages à venir.