programme : projet d’amélioration et de rassemblement des services offert aux Bordelais.
maître d’ouvrage : ADIM Sud Ouest
architecte : ECDM architectes – chef de projet : Jérémy Bernier
localisation : à l’entrée de Mériadeck, Bordeaux (33)
superficie : 21 000 m² SHON
coût : 42 M€ HT
concours 2011
C’est un bâtiment fédérateur que nous proposons, un bâtiment qui articule le quartier Mériadeck et la ville ancienne, un bâtiment qui participe à la définition d’un paysage urbain, un bâtiment qui porte les valeurs d’une société plus ouverte sur son environnement. C’est donc autour de la définition d’une place libre, d’un lieu de convergences et d’échanges que nous avons voulu organiser CE programme, autour d’un espace ouvert, un espace mettant en scène la ville, organisant des services et des programmes ouverts aux bordelais, un lieu animé par ses acteurs et utilisateurs. Il s’agit d’un lieu vivant et attractif où le dynamisme de Bordeaux est donné à voir pour une administration proche et citoyenne.
Le projet est donc avant tout un rapport au sol, une proposition de continuum de l’espace public dans une interférence de plans. La ville et la cité municipale sont pensées comme une imbrication de spatialités. Il y a matière à créer une interdépendance forte ; nous sommes dans un des cœurs de la cité. Là plus qu’ailleurs, le bâtiment doit fédérer la ville, être l’élément structurant d’un paysage urbain distendu qui porte encore en lui les traumatismes de la modernité. Il y a d’un coté un quartier historique d’une ville inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO, et de l’autre Mériadeck témoin d’une pensée très élaborée sur la ville moderne et qui s’est progressivement ancré dans le paysage Bordelais pour en devenir un élément fort de la ville, également classé au patrimoine de l’UNESCO.
La singularité de la situation de la parcelle entre une ville construite par itération et un quartier planifié, à la frontière de deux urbanités radicalement différentes, confère à notre intervention un rôle d’interface pour fédérer deux territoires distendus. C’est notamment devant la Galerie des Beaux-arts que l’on perçoit des espaces résiduels, des surfaces déstructurées laissées à la lisière de deux territoires, des vacances liées à la rencontre frontale de deux urbanités. Les alignements et gabarits ont perdu de leur rôle structurant, les vides articulent difficilement des éléments discontinus. Il y a là amoindrissement de l’espace public avec stationnement opportuniste à la clé.
Une des difficultés majeures du site réside dans l’orientation perpendiculaire au cours d’Albret d’une parcelle autonome sans mitoyenneté et qui de ce fait induit le risque de mettre en œuvre un objet ponctuel, autonome, compris entre deux vides. Notre projet est une réponse urbaine qui met en relation des territoires. C’est perpendiculairement à la géométrie de la parcelle, en accompagnant le cours d’Albret qui faut tisser des liens, mettre en relation deux territoires parallèles et qui ne se parlent pas. Sur 3 niveaux, soit une hauteur d’environ 10 m nous libérons un large volume à l’alignement de la Galerie des Beaux-arts. Cette entaille dans la volumétrie permet le développement d’une surface comprise entre les volumes de ce dernier et le cours sur environ 40 m de large et sur une longueur allant de la rue Bonaffé pour se prolonger jusque dans l’esplanade Charles de Gaulle. Il s’agit de mettre en œuvre une place linéaire qui accompagne le cours d’Albret. La ville historique glisse vers la ville moderne et inversement ; le mail arboré de Mériadeck vient se retourner le long du cours pour se prolonger sur l’ensemble du linéaire de la place.
Our proposal is for a unifying building, a building that represents both the Mériadeck neighborhood and the old city, that participates in defining an urban landscape and carries the values of a society more open to its environment. It was therefore around the creation of an open space, a space of convergence and exchange that we wanted to organize the program, a space framing the city, organizing open programs and services around the borders, a space animated by its users and actors. It acts as a beautiful and lively space, where the dynamism of Bordeaux is displayed for a close and urban administration.
The project is foremost about a relationship with the exterior, a proposal for a continuation of public space within the plan of the building. The city and the municipality are thought of as an amalgamation of spatial conditions. There is the potential to create a strong interdependence between the two: we are in one of the hearts of the city. Here, more than elsewhere, the building must unify the city; it must be the structural element of a distended urban landscape that still suffers from the scars of modernity. In one direction a historic quarter of the city, recognized as a UNESCO World Heritage Site, and in the other direction Mériadeck, a urban idea increasingly anchored in the Bordeaux landscape to become an important element of the city, equally classed by UNESCO.
The uniqueness of the site, located between a town built-up through iteration, and a planned neighborhood, at the frontier of two radically different urban conditions, gives our building the role of an interface to unify two incoherent areas. It is notably in front of the Galerie des Beaux-arts that we notice residual spaces, unstructured surfaces leftover at the boundary of the two regions, blanks left at the border of two separate urban conditions. Alignment and repetition have lost their framing role, gaps struggle to articulate discontinuous programs and typologies.
One of the major difficulties of the site was the orientation perpendicular to the Avenue d’Albret, a large parcel of land without joint ownership, upon which there is a risk that something severe and autonomous, existing between two voids, might be built. Our project is a urban response that balances the relationship between the two regions of Bordeaux. The building is situated perpendicular to the geometry of the site, in line with the Avenue d’Albret in order to build a relationship between two parallel parcels currently without a dialogue. On three levels, a height of about 10 m, we have freed a large volume aligned with the Galerie de Beaux-Arts. This notch in the volume permits the development of a surface between our building and the Avenue d’Albret of about 40 m deep, and a length stretching between Rue Bonaffé and Esplanade Charles de Gaulle. It is a linear space that will follow the Avenue d’Albret. The historic town slips by the modern city and vice versa, a grid of trees will run along the avenue to extend the linearity of the public space.