Hôtel Motel One – Paris XII

programme : construction d’un hôtel Motel One de 280 chambres

maître d’ouvrage : Vinci Immobilier

architecte : ECDM architectes – chef de projet : Guillaume Ros

localisation : Paris XII (75)

surface construite : 7 000 m² SHON

coût : – M€ HT

concours 2014

Lisière

Le bois de Vincennes franchit le périphérique pour venir faire face au Palais de la Porte Dorée. Cette rencontre nette entre un bois et la ville faisant fi des infrastructures est extrêmement singulière, unique à Paris. Les masses arborées innervent le quartier, se prolongent le long du périphérique, sertissent îlot et parcelles dans un écrin végétal.

Le Palais de la Porte Dorée est phagocyté, ceinturé d’arbres et de plantes, avec pour vis-à-vis l’amorce d’un territoire forestier. Le bâtiment est autonome, chacune de ses façades en relation avec des massifs arborés. Cette position insulaire, garantie par le sertissage d’un écrin végétal, est à préserver impérativement. Nous sommes en présence de corridors verts denses, étroitement imbriqués dans un paysage parisien, véritable patrimoine qu’il s’agit de renforcer. Dès lors, consommation du territoire et rapport au sol sont des questions centrales.

Le Palais de la Porte Dorée induit un paysage, une écologie urbaine et une position historique qui font autorité. La question de la présence et de l’autonomie du Palais sont des éléments structurants du site, aussi nous implantons l’Hôtel en retrait de la voirie afin de préserver un filtre végétal aux abords du bâtiment. L’Hôtel, ainsi volontairement en retrait, se situe dans un second plan afin de conserver tout le déploiement de la colonnade de Laprade. Les surfaces à RDC de l’Hôtel sont réduites a minima, en totalité attribuées aux surfaces d’accueil et celles des services les accompagnant. Il s’agit de dé-saturer la consommation du sol afin de laisser se déployer le plus largement possible ce corridor vert le long du boulevard et proposer une urbanité en accompagnement du périphérique qui préserve le long linéaire planté qui le caractérise tout en affirmant des espaces de résidences en bordure de ce qui tend à devenir un boulevard urbain. Il s’agit d’imbriquer minéral et végétal, construire sans saturer, proposer un jardin, habiter, libérer le sol, avec la conviction que seul un paysage ouvert, poreux, arboré sera à même de participer à la qualification d’une infrastructure tellement parisienne.

Le bâtiment affirme son autonomie, son insularité, une mise à distance respectueuse par rapport à l’architecture de Laprade, mais affirme aussi des filiations ou tout du moins un accompagnement discret. Aussi est-ce dans un registre minéral que nous proposons les volumes des espaces de nuit. Un bloc minéral rythmé, séquencé mettant en scène la répétitivité du programme dans une composition rigoureuse, géométrisée. Figure de façade mosaïque, l’enveloppe est en béton architectonique au calepinage cyclopéen. Dans la continuité d’un registre ornemental de rigueur, les panneaux sont striés de fines arrêtes comme autant d’éléments pour accrocher ou diffracter la lumière. On retrouve mimétisme et similitude : les matériaux, les couleurs, les formes procèdent d’un même ADN. Jeu de facettes en béton texturé lasuré qui absorbe ou réfléchit, reflète par des jeux de brillance des fragments d’un volume, visible, lisible par-delà les voies du périphérique. Bétons aux finitions mates, satinées, réfléchissantes, s’entremêlent par un jeu d’assemblages subtils : présence et disparition évoluent au gré des déplacements. Deux escaliers métalliques, spirales métalliques sculpturales en référence directe à la maison de l’Iran marquent la façade nord : « La rigueur du tracé joue en contrepoint avec les spirales inversées de l’escalier » Claude Parent.